Sous le ciel aux ongles d'aigle
l'esprit s'arrête
la terre nue et torride
plante un couteau définitif dans la pensée
et nous
à ce niveau de cloche à plongeur
lestée de plomb
lestée du poids du monde et de tous les mondes
un siècle suffira-t-il à remonter à la surface
mais — corps aveugle —
dix siècles nettoieront-ils nos lampes ?
Un sommeil souterrain nous a changés en singes
Alain Jouffroy
RIP...
22 décembre 2015
12 décembre 2015
Pensées
Un arbre a besoin de deux choses : de substance sous terre et de beauté extérieure. Ce sont des créatures concrètes mais poussées par une force d'élégance. La beauté qui leur est nécessaire c'est du vent, de la lumière, des grillons, des fourmis et une visée d'étoiles vers lesquelles pointer la formule des branches.[...]
Un arbre est une alliance entre le proche et le lointain parfait.
Erri De Luca
01 novembre 2015
09 août 2015
L’escargot
dans l’herbe tremblante de pluie
quand les araignées essuient
leurs toiles car il fait beau
J’ai toujours aimé l’escargot
son pas frais luisant et sans bruit
sa navigation dans la nuit
le long des murs, vivant cargo
on en retrouve le sillage
le matin, brillant au soleil
Où va l’escargot, qui voyage
dans le noir cornes en éveil ?
En haut du fenouil, en équilibre
il médite sur les étoiles libres.
Jacques Roubaud
24 mai 2015
Je m'évade...
Je m’évade
Sous les coquilles rompues du soir
Avec mon sac d’étoiles dans ma poche,
Ma fronde à tuer les heures
Et mon sifflet de merisier,
En échange de quelques larmes
De quelques morsures sous le sein
- Que je comptai à ma jeunesse -
Une nuit vierge de sang.
Tout est là dans cette tendresse de feuilles
(René-Guy Cadou, Forges du vent, 1938)
Sous les coquilles rompues du soir
Avec mon sac d’étoiles dans ma poche,
Ma fronde à tuer les heures
Et mon sifflet de merisier,
En échange de quelques larmes
De quelques morsures sous le sein
- Que je comptai à ma jeunesse -
Une nuit vierge de sang.
Tout est là dans cette tendresse de feuilles
(René-Guy Cadou, Forges du vent, 1938)
09 mars 2015
Hélas ! toujours un homme, hélas ! toujours des larmes !
Toujours les pieds poudreux et la sueur au front !
Toujours d'affreux combats et de sanglantes armes ;
Le coeur a beau mentir, la blessure est au fond.
Hélas ! par tous pays, toujours la même vie :
Convoiter, regretter, prendre et tendre la main ;
Toujours mêmes acteurs et même comédie,
Et, quoi qu'ait inventé l'humaine hypocrisie,
Rien de vrai là-dessous que le squelette humain.
[la muse]
La nuit d'août
Alfred de Musset
Toujours les pieds poudreux et la sueur au front !
Toujours d'affreux combats et de sanglantes armes ;
Le coeur a beau mentir, la blessure est au fond.
Hélas ! par tous pays, toujours la même vie :
Convoiter, regretter, prendre et tendre la main ;
Toujours mêmes acteurs et même comédie,
Et, quoi qu'ait inventé l'humaine hypocrisie,
Rien de vrai là-dessous que le squelette humain.
[la muse]
La nuit d'août
Alfred de Musset
14 janvier 2015
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